La culture des plantes aquatiques en aquarium

Par manque de place, nous nous bornerons à l'essentiel, renvoyant le lecteur aquariophile, pour plus de détails, aux livres d'aquariophilie spécialisés ou par consultation sur un site aquariophile et même d'un blog aquariophile. Chez les plantes aquatiques d'aquarium (liste) à feuilles aussi bien submergées qu'émergées, ou flottantes, on peut observer le phénomène de l'hétérophyllie, c'est-à-dire la présence sur un même individu de feuilles d'aspects différents. Les feuilles submergées sont plus fines que les émergées, afin de faciliter au maximum les échanges de la plante avec le milieu extérieur.

La plante aquatique est, en règle générale, un organisme hermaphrodite avec un principe biotique basé sur la vie d'un autogame correspondant à un eucaryote. Il faut noter que les plantes aquatiques craignent les excès de température.

Le genre Najas pour exemple :

L'eau pour les plantes d'aquarium :


Il existe des eaux dures, c'est-à-dire dont la teneur en calcaire est relativement élevée, et des eaux douces, pauvres ou très pauvres en calcaire. D'une manière générale, l'eau des régions tropicales est si pauvre en calcaire comme en sels dissous, qu'on peut presque la comparer à l'eau distillée/osmosée. En revanche, l'eau de nos régions, assez variable, peut être parfois très dure. Aussi, toutes les plantes aquatiques tropicales destinées à l'aquariophilie. nécessiteront-elles des eaux très douces, et l'eau du robinet étant souvent trop dure pour ces plantes, on pourra l'améliorer en y ajoutant de l'eau osmosée, décationisée ou distillée (éviter l'eau de pluie devenue impropre). Autre facteur important, la réaction de l'eau, c'est-à-dire sa plus ou moins grande acidité ou alcalinité, laquelle se mesure en pH (potentiel hydrogène) : autour d'un pH égal à 7, on considère que l'eau est neutre, tandis que toutes les eaux de pH inférieur à 7 sont acides, et celles de pH supérieur à 7 sont alcalines. Il est plus souvent nécessaire d'acidifier l'eau, que le contraire. On y parviendra en incorporant de la tourbe au sol du fond, ce qui permet, au bout de quelques jours, d'atteindre facilement un pH d'environ 6,5. De toute façon, il faut tenir compte en premier lieu des exigences des animaux, le choix des plantes n'intervenant qu'ensuite.

Les sols et les engrais pour les plantes aquatiques :


Quoiqu'en pensent nombre d'aquariophiles, le sable ne constitue pas toujours le matériau le meilleur. Dans des conditions de lumière plutôt faibles, et si l'aquarium est très peuplé, les substances précipitées et les déchets organiques s'amassent et, une fois décomposés par les bactéries, ils fournissent les matériaux nutritifs nécessaires aux plantes : c'est là le seul cas où le sable peut suffire, encore devra-t-il être à gros grains. Dans tous les autres cas, on incorporera au sable d'autres types de terre, celle-ci devant toujours être débarrassée de son humidité de façon à éviter les risques de putréfaction. Il est recommandé de faciliter l'aération du fond en incorporant au sable des fragments de tourbe.

Les principaux types de terre (façon "époque de nos grand-pères"...) sont :
  • Sable, de préférence les sables de rivière, ou alors le sable de quartz gros grain. Une fois bien lavé, le sable sera laissé longuement à l'air avant usage. Il ne doit pas contenir de composants de fer, ni céder du calcaire à l'eau.
  • Limon fin et séché : il sera préférable de le soumettre auparavant à l'action des agents atmosphériques, en l'exposant à l'air, à l'abri de la pluie, durant au moins six mois. Le tamiser avant usage.
  • Terreau de sous-bois, ou "terreau de feuilles" : il s'agit de la terre humide des sous-bois, particulièrement des bois de hêtres. Après l'avoir exposée un certain temps à l'air, et l'avoir bien fait sécher, il sera bon de ne l'utiliser que mélangée à du sable grossier.
  • Tourbe, achetée toute prête dans les magasins d'articles de jardinage, on l'utilisera mélangée avec du sable.
  • Terre de taupinière, que l'on recueille aisément dans les tertres formés par les taupes lorsqu'elles creusent leurs taupinières. Si cette terre ne contient pas déjà une certaine quantité de limon, il suffira de lui en ajouter avant de l'utiliser.
  • Compost, produit de la décomposition des résidus organiques mélangés à la terre. Ce compost s'avère dangereux pour l'aquarium s'il n'est pas vieux de deux ans au moins ; pendant ce temps, il aura été fréquemment travaillé et aura subi plusieurs fois l'action du gel; on lui ajoutera toujours du sable grossier, et souvent aussi de la tourbe.
Si nécessaire par la suite, la nature du sol convenant à chaque plante sera précisée. En effet, les exigences étant multiples, il faut s'arranger pour mettre dans l'aquarium un terrain qui convienne plus ou moins parfaitement à toutes les plantes, ou encore ne choisir que les plantes adaptées à ce type de sol. Mais on peut aussi adopter cette solution commode : empoter chaque plante dans des pots de verre, assez larges et peu profonds, que l'on enfouit ensuite dans le sol du fond. Il est possible, de la sorte, de différencier le sol affecté à chaque espèce, et cette solution permet en outre de ne pas vider complètement l'aquarium lorsque l'on veut renouveler les plantes, ou changer le sol.

Si le sol est riche et si le bac est très peuplé, on ne constate aucun appauvrissement en matières nutritives, ou celui-ci ne se produit que très lentement. En revanche, si l'aquarium ne contient que quelques poissons, ou lorsque le fond n'est couvert pratiquement que de sable, il peut être nécessaire d'ajouter des sels nutritifs. Il importe de s'assurer que les engrais utilisés ne présentent absolument aucun danger pour les animaux, et dans ce cas, c'est l'emploi d'engrais chimiques, sous forme de "granulés " que l'on enfouit dans le sol, qui donne les meilleurs résultats. Il arrive parfois, spécialement dans les eaux pauvres en calcaire, que le gaz carbonique se raréfie. On obtiendra alors d'excellents résultats pour la croissance de la végétation en réalisant des injections de CO2 qui seront soigneusement mêlées à la masse liquide.

Les racines offrent une grande diversité de formes et de développement suivant la nature du sol et sa richesse en substances nutritives; elles y puisent l'eau contenant en solution, avec les sels minéraux, les éléments chimiques indispensables à la vie. Ces éléments sont nombreux ceux qui sont nécessaires en forte quantité sont, outre l'hydrogène et l'oxygène - qui forment l'eau - l'azote, le potassium, le calcium, le phosphore et le soufre. Les éléments chimiques suivants, qu'on appelle "micro-éléments" ou les oligos-éléments, fer, cuivre, bore, manganèse, etc., apparaissent encore plus essentiels, même en quantités infinitésimales.

Les feuilles et autres organes verts, dont la couleur est due à la présence de chlorophylle, sont le siège d'un important processus de synthèse ou "assimilation chlorophyllienne", grâce auquel l'énergie solaire captée combine sous l'action de la lumière le gaz carbonique de l'air avec l'eau et les sels puisés par les racines. Les substances organiques ainsi obtenues sont en premier lieu des sucres et de l'amidon, auxquels il faut ajouter corps gras et protéines. La photosynthèse est un processus d'une importance considérable, au point que si elle n'existait pas toute vie disparaîtrait pratiquement de notre planète. La photosynthèse représente en effet le seul processus capable de transformer les éléments de la terre et de l'atmosphère en nourriture pour les plantes qui, elles-mêmes, alimentent à leur tour les animaux herbivores comme le très connu poisson rouge et donc, indirectement, les carnivores puis l'homme, lequel détermine aussi le principe du requin en tant qu'homme. Le processus de la photosynthèse peut être représenté sommairement de la façon suivante : l'énergie est nécessaire pour effectuer la synthèse de substances simples comme l'eau, le gaz carbonique et les sels minéraux, et pour aboutir à des substances plus complexes telles que les sucres (voir plus haut), lipides et protéines. Comme on le constate, de l'oxygène est libéré lors du processus, phénomène extrêmement important si l'on songe que près de 90% de l'oxygène existant dans l'air provient de la photosynthèse.

En outre, l'air est purifié car les végétaux en absorbent le gaz carbonique qui, s'il n'est pas directement nocif, est cependant impropre à la respiration (et acidifient les océans).

Outre le fait qu'elle intervient directement dans le processus de photosynthèse, l'eau assure la diffusion à l'intérieur de la plante des solutions nutritives provenant du sol et des solutions de substances alimentaires organiques résultant de la photosynthèse. Mais, du fait que les solutions nutritives du sol sont très diluées, une grande quantité d'eau est nécessaire pour fournir à la plante le pourcentage de sels dont elle a besoin. L'excès d'eau est éliminé par la transpiration, celle-ci se manifestant surtout au niveau des feuilles qui offrent une large surface de contact avec l'atmosphère. Les feuilles sont pourvues de stomates, sortes de pores minuscules qui s'ouvrent et se referment selon les besoins, réglant ainsi la transpiration et empêchant, dans la mesure du possible, une évaporation excessive.

Comme chez les animaux, on observe dans toutes les cellules vivantes des plantes le phénomène de la respiration. Ce phénomène, qui est en quelque sorte l'inverse de la photosynthèse, s'exprime selon la formule suivante :

Grâce à ce phénomène, les plantes libèrent à nouveau l'énergie solaire captée dans les substances complexes obtenues par photosynthèse et s'en servent pour leurs propres besoins : croissance, mouvements, production de chaleur, parfois de lumière telle que la bioluminescence. La photosynthèse étant un phénomène essentiellement diurne a une intensité beaucoup plus grande que la fonction respiratoire.